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18 octobre 2008

3. Le Déclic

Cette nuit n'a pas été des plus calme, la crainte de ne pas me réveiller à temps, sans doute ! alors, au petit matin, on s'assoupit et le réveil vomit son cri strident à réveiller un mort. Alors on sursaute  en se disant que peu de temps avant on été réveillé . C'est incompréhensible, je me suis rendormi....je sais , tout le monde est passé par là. Alors, un petit peu sonné, je me lève et prépare mon petit déjeuné qui aujourd'hui sera copieux car je pars de bon matin pour Euroviande parc des expositions de Metz.

Au fur et à mesure que les volets se lèvent, je vois apparaitre la lune dans les brumes de la plaine s'étendant face à moi , me cachant canal et sânon. Il me faudra être vigilant sur la route afin d'éviter le risque de me retrouver au fossé.

Passer par l'autoroute ne me semble pas la meilleure solution et opte pour les routes de campagne sans circulation en ce samedi matin du deux octobre quatre vingt dix huit. Une petite heure après mon départ, je me retrouve à l'entrée du parc des expositions. Il est un peu tôt pur y avoir foule et passe sans encombres. Je gare ma voiture à proximité d'une multitudes de bétaillères , toutes plus grosses les unes que les autres et toutes attelées à des tracteurs de forte puissance . A croire que cette présentation de bovins allaitants est aussi la vitrine du matériel agricole.

Je pénètre dans un grand halle faiblement éclairé . A ma droite se trouve une mini ferme avec une foule variée d'animaux domestiques : poules, lapins, canards, moutons et même quelques petits porcelets bien grassouillets vous accueillent dans des bruits des plus variés. Un bassin de belle dimension nous expose truites , perches et autres poissons carnassiers , puis quelques stands , tous ayant pour ambition de succiter l'intérêt des participants à la filière de l'agriculture : aliments d'engraissements, mutuelles, banques, et autres organismes agricoles. Des bouchers sont là, affairés à préparer leur vitrine des meilleurs produits pour allécher le public qui affluera dans quelques heures et puis , juste avant la sortie de ce bâtiment , quelques boxes sont aménagés avec ici deux blondes d'aquitaine; là,sur la droite, une vache maine-anjou et son veau de quelques jours, accompagnée d'une génisse et pour finir un énorme chargeur dont je taierai la marque. Me retrouvant dehors, là, véritablement là, je suis plongé dans un monde irréel où tout s'anime. Une véritable petite usine en marche ,je le suppose, depuis pas mal de temps. Devant moi se dresse un énorme châpiteau de bâche blanche duquel émane cette odeur si particulière d'une étable géante avec pour spécificité de nous présenter l'ensemble des races bovines allaitantes. Chaque exploitant, fier d'avoir été sélectionné pour pouvoir participer à cette fête de l'élevage s'affaire devant, derrière et sur le coté de ses bêtes. Il les paille sans modération alors que son fils fourrage les animaux en passant difficilement entre chaque et bloqué par les barrières transversales séparant chaque box. Un autre arrive du centre du bâtiment , où s'agglutine une dizaine d'éleveurs en grande conversation au pied d'une borne d'arrosage munie d'un tuyau de couleur jaune passant de main en main. Cet homme, d'un certain âge ,arrive penché sur le coté, du fait de la charge portée, tenant à sa main opposée un sceau rempli d'eau glacée afin de donner à boire au lot de bêtes présentées. Tout le monde se boscule sans heurt, dans une franche ambiance rigolarde. Les uns tiennent une bête au licol et l'emmène péniblement vers l'extérieur pour la laver, les autres reviennet du centre de lavage , tirés par une vache qui se précipite vers son box, furieuse de s'être fait laver de bon matin avec une eau bien trop froide à son goût, un champoing mal rincé ruisselant de son dos fumant. Deux chargeurs nu peu gros à mon goût pourl'étritesse des allées se tirent une bourre à savoir qui des deux aura la plus grande dextérité pour manier sonappareil au risque de blesser une bête ou un homme. Les uns crient "Ramène de la paille" , les autres s'égosillent "Enlève donc ce tas de fumier". Ayant fait le tour de ce châpiteau , je retourne dehors pour y découvrir la plate-forme de lavage des animaux. Autant dire que c'est folklorique, duex charolaises attachées à la première rampe d'arrosage munie de deux tuyaux qui , malheureusement ne dépassant pas deux mètres de long donnent toues les peines du monde aux éleveurs pour rincer celles-ci. Ala rampe suivante, deux limousines , nerveuses, tournent et se retournent , impatientes de rejoindre leur litière. Un des éleveurs détache le licol fixé au tuyau métallique de lavage pour rouler sa bête. Pas de chance pour lui, le lico trempé lui glisse des mains, tente en vain de le récupérer et tombe dans un roulé boulé sur le tarmac détrempé. La génisse ne demande pas son reste et détalle comme une folle. D'autres éleveurs des différentes races présentes, voyant la scène, éclatent de rire et envoient des collibets à la victime du sketch tandis que d'autres essaient, tant bien que mal de bloquer la bète en liberté. Un autre groupe d'éleveurs est là, bien présents, plus de personnages autours de quelques b^étes à laver. On se croirait à la DDE: plus de spectateurs que de travailleurs. Les uns lavent à grande lessive les animaux, un rince à l'aide de la lance à incendie. C'est une scéance de thalasso gratuite pour la cocotte d'une tonne attaché à un appenti brinquebalement proche de l'amorce de rupture sous les coups répétés de la vache.. Les spectateurs de l'équipe se jettent des éponges trempées, et les autres, regardant le manège, rigolent comme des tordus. Beau moment de détente avant la présentation qui aura lieu dans moins d'une heure maintenant. Je quitte la pataugeoire pour revenir à l'intérieur du bâtiment dans l'allée des Maines-Anjou.

Toutes les bêtes sont lavées à présent et chacun s'occupe à la rincer, l'étrier et lui faire une toilette digne de l'élection de Miss France. Le poil est ici bien aplati, là, sur les côtés, il est relevé à l'aide d'une brosse en plastique. Les frisettes apparraissent et se multiplient donnant fière allure à l'animal préparé avec amour. Attention, une vient de faire une belle bouse . Sa queue est tachée malencontreusement. Aussitôt l'éleveur, un grand et fort gaillard , à la figure joviale, se précipite pour nettoyer l'objet du délit puis se muni d'une fourche pour retourner la bouse afin que celle-ci ne vienne tacher la robe de princesse si malhencontreusement la géante venait à se coucher.

Soudain le haut parleur crache ses instructions auprès des éleveurs Maine-Anjou. Chacune des catégories de femelles et mâles présentés se fera dans un ordre précis. Le chemin à parcourir sur le ring est déterminé et la présentation au jurie et au public se fera au centre du ring. Silence....ce n'est plus le moment de rigoler. Tout le monde est concentré. Les éleveurs 'roulent' le joyau de son élevage, fier, dans sa tenue vestimentaire spécifique à la race : pantalon noir, chemise blanche, cravatte et pull brun rouge avec brodure blanche spécifiant la race Maine-Anjou. Chacun s'affaire à présenter sa bête le plus dignement  : implantation des jarrets, port de la tête, ligne de dos parfaite. Il attend le verdict, angoissé .., le juri va-t-il lui demander de se déplacer vers la droite???, vers la gauche??? sera-t-elle classée première???, deuxième??? dernière??? oh non s'il te plait, Monsieur le Juge, pas dernier.......

Ce grand gaillard sanguin est un passionné tout comme ses concurrents directs et amis. Mais sur le ring, il n'y a pas d'ami qui tienne, c'est le grand jour, celui où chacunr aménera ou non un ou plusieurs trophées et qui fera la préférance des acheteurs potentiels qui sont dans le public.

Christian , lui aussi remportera de nombreux prix. Les autres éleveurs seront cette année moins chanceux, mais feront tout au cours de l'année à suivre pour valoriser les bêtes qui seront présentes l'an prochain sur ce même ring.

Le concours est fini, la tension se relâche, chacun , content , déçu va rejoindre ses amis sans animosité pour féter cet événement. Une table est dréssée rapidement sur laquelle apparaissent comme sorties du chapeau du magicien les rondelles de saucisses, les rillettes et autres produits locaux. Les bouchons de champagne sautent joyeusement à proximité des bêtes heureuses d'être revenues sur leur couche matelassée à outrance afin de les valoriser face au public passant et repassant , curieux et non avide de questions.

Prenant mon courage à deux mains, je m'en vais féliciter cet homme rigolard.

" Mais je vous reconnais, vous" me dit-il "vous êtes déjà venu l'année dernière et vous m'avez applaudit lors des présentations"

Je le regarde, bouche baie, surpris ... Effectivement, celà fait trois ans que je viens et que j'admire vos bêtes. J'aimerais tant en avoir, elles sont si belles , si douces, si calmes"

"Et bien passez à la maison un week end, je vous présenterai mon troupeau" Sans hésiter, il me tendit une carte de visite que je mis immédiatement dans mon portefeuille peur de la perdre.

C'était inespéré, je repris la voiture, fou de joie, à l'idée que cet homme m'avait reconnu et qu'il m'invitait, Moi, à voir son troupeau chez lui.

Arrivé à la maison , je raconte le salon dans ses moindres détails à mon épouse, écoutant peut-être d'une oreille discrète, certainement las de m'entendre toujours lui raconter les mêmes choses : les bêtes, les bêtes, toujours les bêtes.

Qinze jours se sont passés depuis cet événement. Ce dimanche d'automne est formidable, ensoleillé, et propice à aller faire une dernière ballade pour cette année. L'idée me vient d'aller voir les Maine-Anjou de cet éleveur dont j'ai fais connaissance à Euroviande .

"Monsieur HILD, oui, bonjours, je suis la personne qui vous a rencontré à Metz, je pourrais passer cet après midi ?"

"Pas de problème, essayez de passer vers seize heure"

"Ok , à tout à l'heure, sans problème"

Après bien des tourmants sur des routes de campagne étroites comme des chemins vicinaux, avec des villages au nom à coucher dehors dans ces contrées profondes de la Moselle à la frontière du Luxembourg et de l'Allemagne, j'arrive enfin chez Antoine, sans une minute de retard. Les présentations terminées, nous sommes invités, ma femme et moi à les suivre pour la présentation du troupeau. Présentation fort détaillé sur la génétique, les origines, le nom du père, le nom de la mère, sans manquer de me les montrer. On en arrive à quatre petites génisses d'un an à l'attache face aux stabulations soignées , paillées à l'excès des mères curieuses qui nous regardent.

Tout le monde est là , autour de nous, le Pépé, la Mémé, Madame et le petit dernier , agé à cette époque de treize ans, et Antoinequi tout à coup lance : "laquelle vous ferait plaisir ?" Je le regarde, surpris de cette question à laquelle je répondis : "Je peux choisir ?!!!!" Cette réponse, quelque peu interrogative me sortie du fond des trippes, sans contrôle" Soudain, je me rendis compte de la situation dans laquelle je venais de me fourvoyer. N'était ce pas le moment de se jeter à l'eau !!!!!!

Ma femme réalisa , certainement aussi vite que moi, dans quelle posture nous étiions et me connaisaant, savait que je ne ferait pas machine arrière"

Nous choisîmes la plus belle avec quelques tâches blanches posées avec parcimonie sur une robe foncée et une lisse en tête.

Noblesse , elle s'appelle. Excusez mon émotion mais à l'instant où j'écris ces lignes , les larmes me viennent aux yeux. Ma Noblesse aujourd'hui n'est plus.......

Revenus dans la cuisine de ces messieurs dames, nous eumes droit à un goûter, je dirais plûtot un repas gargantualesque, les plateaux se succédaient les uns aux autres, pas le temps de dire ouf et un autre apparraissait. Celui-ci avec de la saucisse fumée, celui-là avec du jambon de la ferme, là une brioche, là un gâteau aux pommes, là encore, un biscuit accompagné de crême . Stop stop Madame, on n'en veut plus, s'il vous plait , on n'en peut plus. J'ai sans l'avouer, les dents du fond qui baignent. Jamais , au grand jamais je n'avais goûté de la sorte.

Les langues se délient. Les conversations vont bon train. On se découvrent des affinitées, des origines de naissance du même pays et des tas d'autres surprises de la sorte.

Mais c'est bien beau tout celà, où vais-je la mettre cette petite perle ????

Je viens d'acheter une vache et je n'ai rien pour la loger.... Dingue non !!!!!

"Pas de problème," me dit Antoine, je la garde jusqu'à la mise au parc, d'ici là , la solution sera trouvée"

Que dire la-dessus: rien bien entendu. La petite nénette va passer l'hivers et le début du printemps chez son ancien propriétaire et moi..... Eh bien..... on verra

Au fait , j'ai oublié de vous dire que ce jour là ma femme fêtait son anniversaire;

Beau cadeau non !!!!!

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Commentaires
T
"petite nénette" tu dis.Belle nénette vu le gabarit!
L
Et c'est quel jour son anniv à ta femme, parce que Albèric vient de m'envoyer un sms à l'instant, me disant qu'aujourd'hui, ou demain, c'est l'anniv de G.
L
Je n'ai pas terminé de lire... j'en suis "aux blondes d'aquitaine"...ce sont des dames?
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