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11 novembre 2008

8. Les Bleus d' Auvergne

C'est le bruit sourd et répétitif de coups de poings contre la cloison du premier bungalow qui réveilla Josiane en sursaut. Se dressant dans son lit, elle préta une oreille plus attentive au bruit qui la réveilla. Effectivement, quelqu'un tapait contre la cloison extérieure en bois, à intervalles réguliers .

Prenant soin de ne pas réveiller Caroline et Alain qui semblaient dormir d'un sommeil profond, elle secoua Gérard afin de l'avertir. Celui-ci ronflait comme un sonneur et les hochements de bras effectués par Josiane,ne semblaient guère efficaces. C'est en lui chatouillant le nez avec une feuille prélevée sur un bouquet de fleurs posé sur ce qui leur servait de table de nuit, qu'elle réussi à le réveiller. A force d'avoir quelque chose dans le pif , de faire des grimaces et à passer et repasser sa main sur son nez ,enfin Gégé réussi l'effort d'ouvrir un oeil et à répondre par un eummmhhh innarticulé aux demandes incessantes de Josiane.

" eummmhhh, quoi ? "

"Y'a du monde à la porte"

" Ca va pas , non, t'as vu l'heure qu'il est"

"Ben justement, vu l'heure, c'est pas normal que quelqu'un tape à la porte "

" C'est pas la porte, là, c'est le mur "

" Ben, pourquoi qu'il tape au mur ? " demande Josiane qui ,manifestement, commence à chopper la trouille.

" Qu'est ce que j'en sais , moi !!!" répond exaspéré, Gérard

" Ben, vas voir qui c'est "

" oh, putain, qu'est ce que tu m'emmerdes "

"Vas-y , je te dis"

Alors Gérard se lève, essuie ses petits yeux, baille un bon coup, exprès pour réveiller Alain et Caroline

" Tu peux pas être un peu plus discrêt, non , tu vas les réveiller " s'énerve Josiane

Il se dirige vers la porte, saisi la clanche et ....

" Putain de porte, elle est de plus en plus dure, j'arrive pas à la pousser"

" Ca, c'est bien fait. Depuis le temps qu'on vous dit de la réparer et que vous le faites pas, forcément, ça devait arriver " dit Josiane en se fâchant et en élevant la voix s'en sans rendre compte.

Alain , réveillé par cette discussion, devenant au fil du temps une engueulade nocturne, pose la question simple et idiote

"Qu'est ce qu'il y a, vous en faites un bordel, vous trouvez que c'est le moment de vous engueuler à pareille heure ? hein !!!!! "

"D'abord, quelle heure , il est ? " demande -t-il

" Il est deux heures et Madame me fait chier à vouloir ouvrir la porte sous prétexte qu'elle a entendu du bruit, qu'un mec tape à notre porte " lui répond Gérard, visiblement furax d'avoir été réveillé en pleine nuit.

"Moi, je vous dis qu'il y a du monde qui tape chez nous" soutien Josiane

" Viens voir m'aider, j'arrive pas à l'ouvrir cette connasse de porte " demande Gégé à Alain

Celui-ci se lève , contraint, forcé et va aider son ami.

Chacun se met en position pour débloquer la porte. Gérard baisse la clanche et unissant leurs efforts , poussent en même temps sur la porte.

Sous la poussée énorme exercée et les coups de bouttoirs incessants de nos deux compères, celle-ci cède enfin. Painiblement au départ, puis violemment au fur et à mesure que l'angle d'ouverture devenait de plus en plus important.

La force fut telle que Gérard, n'ayant pas daigné lacher la poignée de porte se retrouva propulsé à l'extérieur . Une masse énorme d'eau s'engouffra dans le bungalow par l'ouverture. Alain fut jeté comme un faitu de paille à l'intérieur et bascula les quatre fers en l'air sur le lit de Josiane qui , sous l'effet de la surprise ne pût sortir un mot, médusée par la scène qu'elle était entrain de vivre.

L'eau pénéttrait à une vitesse extraordinaire et s'engouffrait dans les moindres recoins.

Caroline se réveilla en sursaut et face à la scène, se mis à crier comme un cochon qu'on égorge.

C'est Gérard qui, à ce moment , était le plus à plaindre, car, saisi par le tourbillon de l'eau  et la fraicheur de celle-ci , il lâcha enfin prise à la poignée de porte et se trouva contraint de nager pour essayer de s'accrocher, qui à une branche ,qui à un piquet ,pour résister au courant de la rivière qui sous l'effet de la pluie ininterrompue de ces derniers jours, connaissait la crue du siècle.

Enfin, il put s'accrocher à un piquet de parc à quelques vingtaines de mètres de là . Il repris sa respiration, tenta de se sortir un peu de l'eau en grimpant sur un des fils de fer barbelé servant de clôture au parc dans lequel il voyait dépasser les têtes de quelques vaches luttant , elles aussi , contre le courant.

Il se trouvait soudain plongé dans un décors digne d' Alfred Hitchcock. Il s'essuya le visage de ses mains trempées et jeta un regard en arrière pour voir là où il était par rapport au bungalow.

Une terrible panique l'envahi quand, dans son champ de vision, il vit les deux mobil-homes se détacher progressivement de leurs encrages et se déplacer dans le courant de plus en plus violent de la rivière.

C'est à ce moment là qu'il se rendit compte que les coups de poings qu'entendait Josiane n'étaient autres que les accoups répétitifs donnés par les toilettes extérieures qui restaient accrochés par, on ne sait quoi, au bungalow.

Le spectacle était dantesque. Josiane était accrochée des deux mains au chambranle de la porte arrachée et criait en appelant Gérard, qui la regardait, ne pouvant rien faire; Alain s'était muni d'un drap auquel il avait accroché, semble-t-il une sorte de crochet et s'évertuait à faire des moulinets et lançait ce qui lui servait de grappain pour essayer , en vain, de s'accrocher, lui aussi , à un piquet de parc afin d'amarrer, si possible , le bungalow qui dérivait à grande vitesse vers le village en contrebas. On entendait hurler Caroline qui n'arrivait pas à se contrôler.

Le deuxième bungalow, quand à lui, était éventré par un arbre déraciné sous la violence de l'inondation et l'on voyait, de la place où se trouvait Gérard, Marcel et Guillaume assis à cheval sur le fût de l'arbre dépassant de ce qui leur servait peu de temps auparavant de gîte. Le gosse s'était muni d'une planche détachée des toilettes confestionnées avec tant de soin l'après midi précédent et s'en servait comme rame . Il chantait à tue-tête :

" tiens bon la rame, tiens bon le vent , hisse et ho, santi a a no"

Alors que son père tendait les mains désespérément en avant comme pour se saisir de quelque chose qui ne venait pas , un peu comme un enfant lève les bras pour attraper le pompon sur un manège de fête forraine .

Jessica, quand à elle avait réussi, par on ne sait quel miracle, à monter sur le toit. Son MP3, toujours à l'oreille, elle semblait bien s'amuser et dansait sur un air de techtonik.

Gérard la regardait abasourdi, interloqué, ne réalisant pas ce qui se passait au moment présent.

Tout le monde dérivait gentillement au fil de l'eau . Même Gérard dont le piquet de parc, à force de le secouer, s'était désolidarisé du reste de la clôture.

Sous les hurlées de Josiane et de Caroline, les lumières de l'hotel s'allumèrent simultanément et l'on vit, peu de temps après apparaitre tout ce gentil monde curieux des événements qu se passaient devant eux, accourir aux abords de la rivière en crue.

Les secours se firent dans le calme mais non sans une certaine allégresse. Chacun mis la main à la pâte pour essayer de sortir les Bleus du piège à cons dans lequel ils se trouvaient.

Même Marcel Chombier était là et prenait de temps à autre des directives, certes, pas toujours justifiées et efficaces.

C'est James Bond, le fameux paysan, qui , sous son air con et sa vue basse , débloqua la situation sur les coups de midi.

Il réussi à saisir le crochet lancé par Alain et fit un noeud avec le drap à la barre à trous du tracteur qui eu quelques difficultés à avancer. Les roues arrières patinaient dans la terre gorgée d'eau et le moteur, sous les montées en régime, enfumait la population qui commencait à se sentir mal à l'aise par l'abondance des odeurs d'échappement.

Tout le monde se senti soulagé. Surtout notre équipe de choc qui se voyait dévaller des rapides et se précipiter dans les chutes du niagara. Rien de tout cela en finalité sinon une bonne trouille.

Bon, c'est sûr que Gégé fut le plus touché et choppa une bonne crêve.

Marcel Chombier eu tout de même l'intelligence de leur louer des chambres tout confort sur Ambert.

Quelle décision vont prendre nos camarades d'infortune ?

Quelle sera la fin de ces vacances si joliment commencées, trépidantes et aventureuses.

Vont-ils craquer ou s'unir pour le meilleur et pour le pire.

Vous le saurez en lisant le prochain épisode des Bleus d'Auvergne.

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Commentaires
L
Alors là...Coquille d'oeuf...ça devient long.Tu ne respectes pas tes délais!!!<br /> Tu préfères voguer sur les flots?<br /> Autrement dit "Tu nous laisses tomber"...
L
1ère réflexion:Toute la 1ère partie...Jusqu'au lever d'Alain...On s'y reconnait...Moi, j'ai dèjà vécu ça.<br /> 2ée réflexion: PARDON James Bond...j'ai été médisante quant à ta c......<br /> Encore une bonne partie de fou-rire...J'ai les lentilles qui se croisent.
S
Quel spectacle! MDR<br /> Ils ont vraiment la poisse jusqu'au bout
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